n°23 - 19 mai 2014


L’enfant aussi doit avoir un médecin traitant !

MG France organise le 22 mai, à Paris, un colloque sur le thème du « médecin généraliste et la santé de l’enfant. »

L'enfant est plus qu'un patient habituel : sa consultation est plus longue, plus minutieuse. Au plus jeune âge, l’enfant bénéficie d'un suivi très spécifique : visites des 7 jours, des 2 mois, des 9 mois, établissement d’un calendrier vaccinal. Plus âgé, il vit d’autres problèmes : mal-être à l’adolescence, surpoids, dépression, addictions etc. avec des difficultés qu’il doit pouvoir confier à un médecin. Toutes ces tâches ne donnent pas à ce jour pour l’enfant le bénéfice d’un médecin traitant, comme pour ses parents. Une erreur dans la conception de la prise en charge ou simplement un moyen de ne pas rétribuer les médecins pour cette prise en charge spécifique ?

C'est de l'économie à la "petite semaine". Car un enfant éduqué à la santé sera un adulte en meilleure santé, plus responsable de sa santé. Qui mieux que son médecin traitant peut remplir ce suivi et ce rôle ? Il faut miser sur l'enfance et déclarer officiellement que oui, l'enfant, qui est une personne comme une autre, doit pouvoir choisir, comme tout le monde, son médecin traitant, spécialiste en médecine générale ou en pédiatrie.

Isabelle Leclair

Politique de Santé


------------------10 milliards à trouver ?

Si on comprend bien les changements récents suite aux élections municipales, la santé va être mise à contribution pour trouver 10 milliards d'économie sur les 50 milliards budgétés !

Certains crients au scandale car ils ont peur pour leur pré carré... pourtant la solution est très simple: il suffit d'investir massivement sur les soins primaires, car les généralistes, par leur travail de coordination, peuvent aider à trouver ces 10 milliards facilement.


Des solutions existent-------------------

Cette coordination et aiguillage du patient dans le dédale méical, qui est spécifique à notre beau métier, pourrait éviter les examens et consultations inutiles, la iatrogénie... Et même dépasser le but avoué de 10 milliards ! Pour s'en convaincre, si cela est encore nécessaire, il suffit de regarder ce qui vient de se passer au Canada ou le gouvernement a décidé d'investir sur les soins primaires, avec des généralistes qui ont été tellement efficaces qu'ils ont ainsi été récompensés... par une augmentation de 45% de leurs honoraires !

Alors chiche Madame la ministre ?

Gilles Perrin

Profession


---------------- Retraite des médecins :

L’âge de départ en retraite est la question la plus posée dans les réunions que MG France organise partout en France à propos de la retraite des médecins libéraux.

Et vous, savez-vous à quel âge vous pourrez partir? Actuellement, pour la plupart des situations, notre âge de départ « idéal » est 65 ans. Nous pouvons partir un peu plus tôt, mais avec une perte sur le montant de retraite, appelée décote.

Cet âge, certains veulent le repousser à 67 ans.

On se souvient du « pseudo-référendum » de la CARMF, il y a deux ans, sur ce sujet. On sait surtout que ce sujet a été traité au conseil d’administration de la CARMF à plusieurs reprises et que notre caisse de retraite propose au ministre de changer l’âge de départ, en le reculant.

En 1996, quand le Dr Maudrux a pris les commandes de la CARMF, une réforme de nos régimes de retraite était déjà nécessaire et en projet. La démographie de la profession et l’état des réserves permettaient de faire cela de façon « presque indolore ». L’option choisie par le retraité Gérard Maudrux a été d’attendre. Les conséquences en sont douloureuses.

L’ASV (40 % de notre retraite) a dû être réformé dans la douleur, sous la pression des syndicats. G. Maudrux a même tout fait pour faire capoter cette réforme. Mais elle a été réalisée, heureusement.

Le régime complémentaire (40 % de notre retraite) est à son tour en train de « taper dans les réserves ».


l’âge de départ au bonneteau ! --------

Que nous propose-t-on ? Une retraite "à la carte": vous pouvez partir à 62 ans, mais avec une baisse de 15 % de la valeur du point et une reprise de cette valeur de 5 % par année supplémentaire travaillée au delà de 62 ans !

Pas  de problème, dites-vous ? Trois fois 5 %, cela fait 15% et je pars toujours à 65 ans avec ma retraite pleine ! Erreur : à 62 ans, 85% du point normal, à 63 ans, 85% + 5% de 85 soit + 4,25% = 89,25%. En fait, vous travaillerez jusqu’à 66,5 ans pour récupérer un vrai taux plein ou bien vous « décoterez » pour le restant de vos jours. Un vrai tour de bonneteau !

S’arrêter à 66 ans n’est pas souhaitable. Trop de médecins sont fatigués et parfois malades à cet âge. De plus, ce n’est pas inéluctable : des solutions existent pour maintenir l'âge de départ réel des médecins à 65 ans quand c’est 62 ans pour le reste de la population, voire bien avant pour ceux dont le métier est stressant ou qui travaillent de nuit, le week-end etc.

Ne laissons pas la CARMF au Dr Maudrux et à ses manœuvres douteuses !

Les prochaines élections des délégués CARMF arrivent pour mettre un terme à toutes ces manipulations.

J-C Nogrette

PS : La retraite moyenne d’un MG est de 35 000 euros par an, soit environ 1/2 BNC moyen Pas question de la baisser !

Métier


------------------------------- DPC : simple,

Demandé par Marisol Touraine - sous la pression, entre autres, de MG France, le rapport de l’IGAS sur l’OGDPC chargé d’organiser notre formation est paru. Un an après sa création, le constat est sévère, tant pour l’organisation de l’Organisme de Gestion du DPC que pour la réforme elle-même.

La gouvernance est à revoir, tant sa complexité rend toute prise de décision difficile.

L’OGDPC doit gérer 22 professions, selon 28 méthodes validées par la HAS ! Cette complexité disqualifie de fait les organismes de formation que vous avez connus.

Imaginez : un conseil de gestion de 24 personnes surveillé par un conseil de surveillance de 96 membres ; mais aussi un comité paritaire subdivisé en 22 sections professionnelles, auxquelles il faut ajouter les CSI (comités scientifiques indépendants), un directeur et un contrôleur de gestion.

L’indépendance et l’impartialité de l’institution ne sont pas garanties.

Mais ce n’est pas tout: son financement est notoirement insuffisant (145 millions d’euros, au lieu de 720 millions estimés nécessaires par l’IGAS), une conduite de projet décidée dans l’urgence, le choix du tout informatique adopté sans appel d’offres, et, évidemment, le désamour de la profession.

Mais comment s’en étonner ?


conventionnel, indemnisé --------------

Pour sortir de ce fiasco, l’IGAS propose quatre solutions, laissant au politique la décision finale :

1. réformer le système : on garde tout et on réforme doucement. Au passage, les forfaits vont baisser de 7 % au moins…

2. cantonner l’OGDPC à la répartition de l’enveloppe entre les différents organismes de formation et à la formation interprofessionnelle. A charge aux professionnels de gérer le reste, comme ils avaient l’habitude de le faire (mais probablement avec beaucoup moins de moyens…)

3. évaluer chaque professionnel et lui proposer une formation adaptée à ses lacunes. L’évaluation pourrait être faite pour les généralistes par le CNGE, par exemple.

4. supprimer l’obligation légale de DPC, qui devient uniquement déontologique. Les incitations à la formation pourraient se baser sur des points de ROSP et une revalorisation de l’acte de 0,5 euro.

Pour autant, aucune de ces solutions n’est satisfaisante ! Il n’y a pas de politique de santé publique sans investissement sur les acteurs de soins primaires et cet investissement implique l'existence d'un outil de formation efficace.

En un mot, le DPC doit devenir simple, conventionnel et indemnisé.

J-C Calmes

Pratique


Pour une vraie nomenclature du médecin traitant

Vous commencez à utiliser les nouveautés de nomenclature et aussi quelques codes de CCAM ? Mais tout cela vous parait bien compliqué ! Et on ne vous parle pas des "modificateurs temporaires à géométrie variable" que sont les O, X ,I, que d'ailleurs certains ne cotent pas pour  s'épargner  la migraine. (surtout s'il faut le faire en télétransmission).

Vous commencez à rêver d'une vraie nomenclature du médecin traitant qui serait réellement adaptée à notre activité :

  • avec un C bien (re)valorisé ,
  • avec la coordination (réalisée quasiment à chaque acte) qui pourrait être cotée en plus (les spécialistes d'organe ont cette possibilité à chaque fois que vous leur faites (gratuitement) une lettre !
  • avec cela, on peut envisager de ne faire que des visites à 56 euros, comme la VL, car il n'y a plus de petites visites (attention le tarif de 56€ ne sera que pour le médecin traitant, pas pour les pseudo urgences non justifiées de certaines structures), dotées d’une majoration de déplacement (MD) qui serait fixée à sa juste – c'est-à-dire vraie - valeur (sa création date de 2012 et n'a pas été réévaluée ),
  • avec des IK qui bougent davantage qu'une fois par siècle,
  • avec des enfants qui seront inclus dans notre compte de médecin traitant.

Cela nous conduira à un système de santé plus cohérent, qui valorise mieux le médecin traitant et ses spécificités. 

Gilles Perrin


ROSP : un an de retard pour les jeunes médecins

La rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) a été versée aux médecins qui ont souscrits à la démarche. Son montant moyen est, selon la CNAM, de 5774 euros en moyenne par médecin généraliste, selon un récent bilan de l’assurance-maladie. Pour autant, les ROSP des jeunes installés n’ont pas été payées en 2013. Les mêmes jeunes sont encore une fois pénalisés en 2014. Les jeunes médecins généralistes ont ainsi fait savoir qu’« un groupe de médecins n’a pas droit aux égards de la Sécurité sociale », et ont dénoncé les « approximations sur les bases de patientèle et des erreurs de calcul fréquentes à l’origine d’une exaspération croissante des jeunes installés ».

La CNAM a accepté le recalcul systématique de la patientèle pour les jeunes installés le 10 juillet 2013. Et pourtant rien n’en est sorti. La colère monte à juste titre. Car comment encourager à l’installation en cabinet libéral quand on observe de telles discriminations, qui se traduisent par des rémunérations de l’ordre de 1000 euros seulement pour les nouveaux installés.

Le plus grave est que cette situation perdure : le paiement du ROSP des jeunes installés sur 2012 ou 2013 est encore retardé…C’est l’injustice de trop !

Ce n'est certainement pas aux médecins de payer les incompétencesinformatiques des caisses.

Florence Lapica

Votre agenda

Colloque "Le médecin généraliste pour la santé de l'enfant"

Jeudi 22 mai 2014, 9h00 à 13h15, à la Bellevilloise (19-21 rue Boyer Paris 20ème)

 



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