L’enfant aussi doit avoir un médecin traitant !
MG France organise le 22 mai, à Paris, un colloque sur le thème du « médecin généraliste et la santé de l’enfant. »
L'enfant est plus qu'un
patient habituel : sa consultation est plus longue, plus
minutieuse. Au plus jeune âge, l’enfant bénéficie d'un suivi très
spécifique : visites des 7 jours, des 2 mois, des 9 mois, établissement
d’un calendrier vaccinal. Plus âgé, il vit d’autres problèmes :
mal-être à l’adolescence, surpoids, dépression, addictions etc. avec des
difficultés qu’il doit pouvoir confier à un médecin. Toutes ces tâches
ne donnent pas à ce jour pour l’enfant le bénéfice d’un médecin
traitant, comme pour ses parents. Une erreur dans la conception de la
prise en charge ou simplement un moyen de ne pas rétribuer les médecins
pour cette prise en charge spécifique ?
C'est de l'économie à la
"petite semaine". Car un enfant éduqué à la santé sera un adulte en
meilleure santé, plus responsable de sa santé. Qui mieux que son médecin
traitant peut remplir ce suivi et ce rôle ? Il faut miser sur l'enfance
et déclarer officiellement que oui, l'enfant, qui est une personne
comme une autre, doit pouvoir choisir, comme tout le monde, son médecin
traitant, spécialiste en médecine générale ou en pédiatrie.
Isabelle Leclair
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Politique de Santé
------------------10 milliards à trouver ?
Si
on comprend bien les changements récents suite aux élections
municipales, la santé va être mise à contribution pour trouver 10
milliards d'économie sur les 50 milliards budgétés !
Certains crients au
scandale car ils ont peur pour leur pré carré... pourtant la solution
est très simple: il suffit d'investir massivement sur les soins
primaires, car les généralistes, par leur travail de coordination,
peuvent aider à trouver ces 10 milliards facilement.
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Des solutions existent-------------------
Cette
coordination et aiguillage du patient dans le dédale méical, qui est
spécifique à notre beau métier, pourrait éviter les examens et
consultations inutiles, la iatrogénie... Et même dépasser le but avoué
de 10 milliards ! Pour s'en convaincre, si cela est encore nécessaire,
il suffit de regarder ce qui vient de se passer au Canada ou le
gouvernement a décidé d'investir sur les soins primaires, avec des
généralistes qui ont été tellement efficaces qu'ils ont ainsi été
récompensés... par une augmentation de 45% de leurs honoraires !
Alors chiche Madame la ministre ?
Gilles Perrin
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Profession
---------------- Retraite des médecins :
L’âge
de départ en retraite est la question la plus posée dans les réunions
que MG France organise partout en France à propos de la retraite des
médecins libéraux.
Et vous, savez-vous
à quel âge vous pourrez partir? Actuellement, pour la plupart des
situations, notre âge de départ « idéal » est 65 ans. Nous
pouvons partir un peu plus tôt, mais avec une perte sur le montant de
retraite, appelée décote.
Cet âge, certains veulent le repousser à 67 ans.
On se souvient du
« pseudo-référendum » de la CARMF, il y a deux ans, sur ce
sujet. On sait surtout que ce sujet a été traité au conseil
d’administration de la CARMF à plusieurs reprises et que notre caisse de
retraite propose au ministre de changer l’âge de départ, en le
reculant.
En 1996, quand le
Dr Maudrux a pris les commandes de la CARMF, une réforme de nos régimes
de retraite était déjà nécessaire et en projet. La démographie de la
profession et l’état des réserves permettaient de faire cela de façon
« presque indolore ». L’option choisie par le retraité Gérard
Maudrux a été d’attendre. Les conséquences en sont douloureuses.
L’ASV (40 % de
notre retraite) a dû être réformé dans la douleur, sous la pression des
syndicats. G. Maudrux a même tout fait pour faire capoter cette réforme.
Mais elle a été réalisée, heureusement.
Le régime complémentaire (40 % de notre retraite) est à son tour en train de « taper dans les réserves ».
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l’âge de départ au bonneteau ! --------
Que
nous propose-t-on ? Une retraite "à la carte": vous pouvez partir à 62
ans, mais avec une baisse de 15 % de la valeur du point et une reprise
de cette valeur de 5 % par année supplémentaire travaillée au delà de 62
ans !
Pas de
problème, dites-vous ? Trois fois 5 %, cela fait 15% et je pars toujours
à 65 ans avec ma retraite pleine ! Erreur : à 62 ans, 85% du point
normal, à 63 ans, 85% + 5% de 85 soit + 4,25% = 89,25%. En fait, vous
travaillerez jusqu’à 66,5 ans pour récupérer un vrai taux plein ou bien
vous « décoterez » pour le restant de vos jours. Un vrai tour
de bonneteau !
S’arrêter à 66 ans
n’est pas souhaitable. Trop de médecins sont fatigués et parfois malades
à cet âge. De plus, ce n’est pas inéluctable : des solutions
existent pour maintenir l'âge de départ réel des médecins à 65 ans quand
c’est 62 ans pour le reste de la population, voire bien avant pour ceux
dont le métier est stressant ou qui travaillent de nuit, le week-end
etc.
Ne laissons pas la CARMF au Dr Maudrux et à ses manœuvres douteuses !
Les prochaines élections des délégués CARMF arrivent pour mettre un terme à toutes ces manipulations.
J-C Nogrette
PS : La retraite moyenne d’un MG est de 35 000 euros par an, soit environ 1/2 BNC moyen Pas question de la baisser !
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Métier
------------------------------- DPC : simple,
Demandé par Marisol Touraine - sous la pression, entre autres, de MG France, le rapport de l’IGAS
sur l’OGDPC chargé d’organiser notre formation est paru. Un an après sa
création, le constat est sévère, tant pour l’organisation de
l’Organisme de Gestion du DPC que pour la réforme elle-même.
La gouvernance est à revoir, tant sa complexité rend toute prise de décision difficile.
L’OGDPC doit gérer 22
professions, selon 28 méthodes validées par la HAS ! Cette complexité
disqualifie de fait les organismes de formation que vous avez connus.
Imaginez : un conseil de
gestion de 24 personnes surveillé par un conseil de surveillance de 96
membres ; mais aussi un comité paritaire subdivisé en 22 sections
professionnelles, auxquelles il faut ajouter les CSI (comités
scientifiques indépendants), un directeur et un contrôleur de gestion.
L’indépendance et l’impartialité de l’institution ne sont pas garanties.
Mais ce n’est pas tout: son financement est notoirement insuffisant (145
millions d’euros, au lieu de 720 millions estimés nécessaires par
l’IGAS), une conduite de projet décidée dans l’urgence, le choix du tout
informatique adopté sans appel d’offres, et, évidemment, le désamour de
la profession.
Mais comment s’en étonner ?
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conventionnel, indemnisé --------------
Pour sortir de ce fiasco, l’IGAS propose quatre solutions, laissant au politique la décision finale :
1. réformer le système : on garde tout et on réforme doucement. Au passage, les forfaits vont baisser de 7 % au moins…
2. cantonner l’OGDPC à la
répartition de l’enveloppe entre les différents organismes de formation
et à la formation interprofessionnelle. A charge aux professionnels de
gérer le reste, comme ils avaient l’habitude de le faire (mais
probablement avec beaucoup moins de moyens…)
3. évaluer chaque
professionnel et lui proposer une formation adaptée à ses lacunes.
L’évaluation pourrait être faite pour les généralistes par le CNGE, par
exemple.
4. supprimer l’obligation
légale de DPC, qui devient uniquement déontologique. Les incitations à
la formation pourraient se baser sur des points de ROSP et une
revalorisation de l’acte de 0,5 euro.
Pour autant, aucune de
ces solutions n’est satisfaisante ! Il n’y a pas de politique de santé
publique sans investissement sur les acteurs de soins primaires et cet
investissement implique l'existence d'un outil de formation efficace.
En un mot, le DPC doit devenir simple, conventionnel et indemnisé.
J-C Calmes
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Pratique
Pour une vraie nomenclature du médecin traitant
Vous
commencez à utiliser les nouveautés de nomenclature et aussi quelques
codes de CCAM ? Mais tout cela vous parait bien compliqué ! Et on ne
vous parle pas des "modificateurs temporaires à géométrie variable" que
sont les O, X ,I, que d'ailleurs certains ne cotent pas pour
s'épargner la migraine. (surtout s'il faut le faire en
télétransmission).
Vous commencez à rêver d'une vraie nomenclature du médecin traitant qui serait réellement adaptée à notre activité :
- avec un C bien (re)valorisé ,
- avec la coordination (réalisée quasiment à
chaque acte) qui pourrait être cotée en plus (les spécialistes d'organe
ont cette possibilité à chaque fois que vous leur faites (gratuitement)
une lettre !
- avec cela, on peut envisager de ne faire que
des visites à 56 euros, comme la VL, car il n'y a plus de petites
visites (attention le tarif de 56€ ne sera que pour le médecin traitant,
pas pour les pseudo urgences non justifiées de certaines structures),
dotées d’une majoration de déplacement (MD) qui serait fixée à sa
juste – c'est-à-dire vraie - valeur (sa création date de 2012 et
n'a pas été réévaluée ),
- avec des IK qui bougent davantage qu'une fois par siècle,
- avec des enfants qui seront inclus dans notre compte de médecin traitant.
Cela nous conduira à un système de santé plus cohérent, qui valorise mieux le médecin traitant et ses spécificités.
Gilles Perrin
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ROSP : un an de retard pour les jeunes médecins
La
rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) a été versée aux
médecins qui ont souscrits à la démarche. Son montant moyen est, selon
la CNAM, de 5774 euros en moyenne par médecin généraliste, selon un
récent bilan de l’assurance-maladie.
Pour autant, les ROSP des jeunes installés n’ont pas été payées en
2013. Les mêmes jeunes sont encore une fois pénalisés en 2014. Les
jeunes médecins généralistes ont ainsi fait savoir qu’« un groupe de médecins n’a pas droit aux égards de la Sécurité sociale », et ont dénoncé les « approximations
sur les bases de patientèle et des erreurs de calcul fréquentes à
l’origine d’une exaspération croissante des jeunes installés ».
La CNAM a accepté le
recalcul systématique de la patientèle pour les jeunes installés le 10
juillet 2013. Et pourtant rien n’en est sorti. La colère monte à juste
titre. Car comment encourager à l’installation en cabinet libéral quand
on observe de telles discriminations, qui se traduisent par des
rémunérations de l’ordre de 1000 euros seulement pour les nouveaux
installés.
Le plus grave est que
cette situation perdure : le paiement du ROSP des jeunes installés sur
2012 ou 2013 est encore retardé…C’est l’injustice de trop !
Ce n'est certainement pas aux médecins de payer les incompétencesinformatiques des caisses.
Florence Lapica
Votre agenda
Colloque "Le médecin généraliste pour la santé de l'enfant"
Jeudi 22 mai 2014, 9h00 à 13h15, à la Bellevilloise (19-21 rue Boyer Paris 20ème)
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