Accessibilité des cabinets médicaux : nouveau timing
L’accessibilité aux
personnes handicapées s’impose dans les lieux publics et transports,
mais des tolérances ont été acceptées jusqu’en 2024 pour certains et en
2018 pour les cabinets médicaux. « Les acteurs publics et privés,
qui ne seraient pas en conformité avec les règles d’accessibilité au 1er
janvier 2015, [pourront] s’engager sur un calendrier précis et resserré
de travaux d’accessibilité », a précisé le premier ministre. Le rapport Campion
rendu public récemment montre que l'accessibilité universelle est bien
confrontée à des contraintes financières et techniques. Mais étonnement,
le délai légal de mise en conformité demeure très variable selon les
lieux.
Certains cabinets
médicaux ne pourront pas se mettre en conformité aussi vite que le
voudraient les handicapés et les autorités gouvernementales. Aussi le
gouvernement, en installant son «Agenda d'accessibilité programmée»
(Ad'AP), a opté pour de nouveaux délais avec les commerces de proximité
ou les cabinets médicaux qui auront jusqu'à 2018 pour réaliser leurs
travaux d'accessibilité, à condition que les lieux d’implantation le
permettent, que les coûts ne soient pas disproportionnés et ne mettent
pas en péril l’économie même des cabinets médicaux. Des bâtiments tels
qu'écoles et mairies, ou encore des chaînes d'hôtellerie et de commerce,
auraient même jusqu'à 2021 et les transports les plus lourds
(ferroviaire) jusqu'à 2024. L’Etat, qui connaît les coûts de mise en
conformité des lieux publics, se donne plus de temps que les
autres ! Aussi, les médecins ne doivent pas se précipiter vers les
audits que proposent certaines URPS et surtout ne pas accepter tels
quels les devis qui en découlent .... Les négociations continuent…afin
de simplifier les démarches administratives de dérogations. Inutiles de
se lancer dans des démarches complexes et coûteuses dès à présent.
Florence Lapica
Voir notre communiqué : Accès des handicapés aux soins primaires : MG France propose des solutions
|
Politique de Santé
Les évidences inaperçues
« Il
est de la nature de l’évidence qu’elle passe inaperçue ». Aussi
est-il-bon parfois de rappeler les évidences et de les mettre en
lumière. Le rôle des médecins généralistes dans la prise en charge des
personnes âgées vient d’être souligné dans un rapport de la DREES.
On y apprend que chaque médecin généraliste gère en moyenne 21
personnes âgées dépendantes, essentiellement à domicile, au travers des
actes longs (25 mn) où l’information des aidants et la coordination des
soignants occupe une place importante. C’est une évidence inaperçue. Il y
en a d’autres…
La HAS insiste dans ses recommandations
sur la place primordiale des médecins dans la prise en charge du
tabagisme. Cette prise en charge s’inscrit dans une démarche globale
avec un accompagnement psycho-social. Prise en charge que les
généralistes réalisent quotidiennement dans leurs cabinets, tant pour
les patients tabagiques que pour les patients alcooliques ou
toxicomanes. Encore une évidence inaperçue pour la Direction Générale de
la Santé (DGS).
En effet, pour la DGS les
médecins généralistes seraient incapables d’assurer une prise en charge
psychosociale. C’est le motif qui a été avancé pour demander qu’ils
soient écartés de la prescription de Nalméfène. L’intervention de MG
France a poussé la ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine, à prendre
très clairement position à l’Assemblée Nationale sur ce sujet.
|
|
Une autre évidence
inaperçue est celle de la prise en charge des BPCO à domicile par les
généralistes. Tellement inaperçue que l’on nous interdit la prescription
des aérosols de Bricanyl (coût hebdomadaire de 170 euros) nous
obligeant à hospitaliser les patients (pour un coût moyen de 4000
euros !).
Une position que l’on
retrouve pour l’utilisation du Rivotril dans certaines douleurs
neuropathiques ou de l’acide hyaluronique dans l’arthrose, la liste
n’est pas exhaustive et s’allonge régulièrement.
Comme la DREES l’a fait
dans son rapport, rappelons aux politiques cette évidence : les
généralistes sont en première ligne de l’offre de soins primaires, tant
dans l’aigü que dans le chronique. Leur donner les moyens d’agir
précocement, c’est améliorer l’état de santé de la population et faire
des économies.
Par contre, il est des
évidences qui sont aisément perceptibles : limiter les prescriptions ne
limite pas le mésusage ! Restreindre les prescriptions ne diminue
pas les prescriptions hors AMM. Restreindre les prescriptions limite une
bonne prise en charge des malades.
Mais peut-être que le pouvoir et ses institutions sanitaires n’ont que faire de ces évidences ?
Jean-Christophe Calmes
|
Profession
Permanence des soins :
Un
point d’histoire. En 2002 se déclenche un mouvement massif de grève de
la Permanence de Soins Ambulatoires (PDSA). En 2009, les Agences
régionales de santé sont créées, chargées, entre autres, d’organiser
l’offre de soins. En 2014, face à l’augmentation des zones de tension
sur la PDSA, la représentation nationale, réunie en commission, réfléchit aux solutions à adopter.
Depuis 2002, plusieurs acquis ont été obtenus par vos syndicats, avec
notamment l’indemnisation du médecin d’astreinte, la création des
Maisons Médicales de Garde, le renforcement de la régulation médicale
libérale.
Si les généralistes
assurent 80%, voire plus, des urgences en France, le nombre de
volontaires pour la PDSA diminue régulièrement. Cette baisse des
effecteurs est multifactorielle :
- absence de revalorisation de l’indemnité d’astreinte,
- indemnités kilométriques depuis longtemps obsolètes,
- baisse des actes de PDS du fait du
détournement des patients vers les urgences hospitalières dans certaines
régions, ou du contournement de la régulation par la population.
|
|
une concurrence malsaine
Par
ailleurs, les déficits des établissements hospitaliers incitent ces
derniers à accepter pour des raisons de rentabilité des flots de
patients relevant spécifiquement de la médecine générale, entraînant
ainsi un surcoût important pour l’Assurance-Maladie.
De la même façon,
le SAMU de France, de crainte de voir la manne financière représentée
par la régulation de la PDSA libérale, essaie par tous les moyens de
mettre les organisations de PDSA libérales sous tutelle.
Ainsi, là où
l’intérêt du pays et la santé de la population voudraient que naisse une
synergie d’action, on assiste au spectacle désolant de la mise en place
d’un système destiné à concurrencer de façon déloyale - et
malheureusement inefficace comme le démontre l’actualité récente - la
PDSA libérale.
Les solutions,
adaptées à chaque territoire existent. Elles passent par la
clarification de la place de chacun dans le système de soins, et encore
une fois par la reconnaissance de la spécificité de notre spécialité et
de nos compétences, notamment en matière de régulation. Ainsi, par
exemple, la mise en place d’un numéro unique national d’appel pour la
PDSA libérale serait un pas en avant important.
D’autres propositions émises par MG France sur ce sujet existent et peuvent être consultées.
http://www.generaliste-en-france.fr/.
Bernard Pledran
|
Métier
L’Avantage Social Vieillesse, c’est 40 % de notre retraite
L’ASV
c’est pour nous médecins du secteur 1 la prise en charge par la
Sécurité Sociale des deux tiers de nos cotisations retraites en échange
de notre conventionnement. C’est un rendement exceptionnel qu’aucun
financier ne pourra promettre. Pour vous en convaincre, regardez
simplement sur votre relevé CARMF ce que vous rapportent les sommes
versées dans le cadre de l’ASV en termes de revenus à la retraite,
comparés au régime de base ou au régime complémentaire…
Ce système, très
favorable, a failli disparaître. Victime d’une gestion clientéliste avec
des primo-cotisants largement servis et l’absence de toute mesure de
réajustement.
Victime de choix
politiques qui préféreraient la capitalisation à la répartition, en
acceptant de sacrifier 40% de la retraite des médecins secteur1.
Nous tenons à cette
retraite. La réforme voulue par MG France avec une baisse modérée du
point - et donc de la retraite – et une augmentation des cotisations -
prise en charge aux 2/3 par l’Etat - a permis de sauver l’ASV.
Un point d’étape sera
fait en 2015. Il appartiendra alors aux médecins de décider s’ils sont
prêts à continuer dans cette voie ou à arrêter l’ASV. Ce qui
signifierait la fin du conventionnement.
Florence Lapica
Site du mois
Pour avoir le calendrier vaccinal à jour !!
Différentes institutions
ont réuni leurs efforts pour mettre à disposition des patients et des
médecins un outil pratique qui permet de savoir immédiatement quelle(s)
vaccination(s) il faut faire en fonction de l’âge. Un site simple et très pratique.
|
|
OG Dépecé !
L’OGDPC (Organisme
de gestion du DPC) se vante par la voix de sa présidente, Mme Weber,
d’avoir réussi la transition de la FMC au DPC.
Sur le terrain,
l’offre de «DPC aux îles » voire même de «DPC au lit »
fleurit à tous les coins de pages (publications papier ou internet). Ça
fleure bon les congrès pseudo-scientifiques d’antan.
Dans le même
temps, les formations sérieuses pour les généralistes, répondant
vraiment à leurs attentes professionnelles, sont handicapées par cette
concurrence clinquante, mais surtout discréditées par les inadmissibles
retards de paiement des indemnités de perte d’activité.
Ceux qui avaient
l’habitude de HUIT jours de vraie formation indemnisée n’en ont plus que
quatre, indemnisés avec beaucoup de retard.
Ceux qui
découvrent la formation arrivent dans un maquis aussi incompréhensible
que la page « créer votre compte formation » sur le site de
l’OGDPC !
Accepterons-nous longtemps ces dérives ?
Notre formation
doit être sérieuse, validée (intérêt professionnel), conventionnelle
(intérêt de santé publique), indépendante (intérêt éthique) de tout
financement de l’industrie pharmaceutique, laquelle s’engouffre pourtant
dans cette brèche ouverte par la gabegie de l’OGDPC.
Exigeons le retour
d’une vraie formation médicale continue, indépendante, éthique,
conventionnelle et indemnisée, huit jours par an, pour tous les MG !
JC Nogrette
Chiffre du mois
10 millions de Français concernés
1,8 millions d'actifs
bénéficient d'une reconnaissance administrative de leur handicap en
2007, auxquels on peut ajouter « les personnes qui déclarent avoir
un problème de santé depuis au moins six mois et rencontrer des
difficultés importantes dans leur activité quotidienne ou avoir eu un
accident du travail dans l'année ». Ce qui monte le chiffre à
9,6 millions de personnes.
|
Pratique
Retraits de médicaments :
Rofécoxib (Vioxx) ou Dompéridone
(Motilium), benfluorex (Médiator) ou trimetazidine (dihydrochloride)
(Vastarel), ces médicaments tristement célèbres ont été plus ou moins
prescrits, plus ou moins suspects d’effets latéraux nocifs et retirés
plus ou moins vite du circuit ! Mais au fait, pourquoi étaient-ils là ?
Pour l’intérêt des
malades ou pour celui des firmes pharmaceutiques ? Les polémiques
sanitaires sont devenues à la mode. Fait très encourageant, la presse
interroge maintenant systématiquement le patron de la revue Prescrire,
Bruno Toussaint, quand il y a un pépin avec un médicament.
Il est temps que
la confiance revienne. Dans l’intérêt des malades qui ont besoin du
meilleur compromis efficacité-sécurité pour leurs traitements. C’est
déjà compliqué de devoir ingurgiter des substances mystérieuses, nous
n’avons pas besoin de scandales !
Dans l’intérêt des
médecins à qui on ne devrait plus jamais pouvoir « vendre »
du benfluorex en dissimulant son extrême proximité chimique avec le
dexfenfluramide. Etre médecin, ce n’est pas être chimiste.
|
|
pour quels intérêts ?
Dans l’intérêt de la société qui paie pour les médicaments et aussi pour « réparer » leurs dégâts éventuels…
Dans l’intérêt
aussi de l’industrie pharmaceutique qui, à force de tricher sur la
chimie, sur les études non publiées, sur les approvisionnements et les
prix, est en train de se déconsidérer gravement, « pour une poignée
de dollars » ! Sa réputation est au plus bas sur l’échelle des industries de santé analysée par les patients.
Demandons-nous,
une fois encore, si l’industrie pharmaceutique n’est pas « un peu
trop » impliquée dans les agences et autres comités en charge du
médicament.
Et si nous
réclamions une « Food and Drugs Administration » à la
française ou à l’européenne, qui examine et qui tranche avec un maximum
d’indépendance sur la commercialisation des médicaments et dispositifs
médicaux ?
JC Nogrette
|
|
|