n°20 - mars 2014


Accessibilité des cabinets médicaux : nouveau timing

L’accessibilité aux personnes handicapées s’impose dans les lieux publics et transports, mais des tolérances ont été acceptées jusqu’en 2024 pour certains et en 2018 pour les cabinets médicaux. « Les acteurs publics et privés, qui ne seraient pas en conformité avec les règles d’accessibilité au 1er janvier 2015, [pourront] s’engager sur un calendrier précis et resserré de travaux d’accessibilité », a précisé le premier ministre. Le rapport Campion rendu public récemment montre que l'accessibilité universelle est bien confrontée à des contraintes financières et techniques. Mais étonnement, le délai légal de mise en conformité demeure très variable selon les lieux.

Certains cabinets médicaux ne pourront pas se mettre en conformité aussi vite que le voudraient les handicapés et les autorités gouvernementales. Aussi le gouvernement, en installant son «Agenda d'accessibilité programmée» (Ad'AP), a opté pour de nouveaux délais avec les commerces de proximité ou les cabinets médicaux qui auront jusqu'à 2018 pour réaliser leurs travaux d'accessibilité, à condition que les lieux d’implantation le permettent, que les coûts ne soient pas disproportionnés et ne mettent pas en péril l’économie même des cabinets médicaux. Des bâtiments tels qu'écoles et mairies, ou encore des chaînes d'hôtellerie et de commerce, auraient même jusqu'à 2021 et les transports les plus lourds (ferroviaire) jusqu'à 2024. L’Etat, qui connaît les coûts de mise en conformité des lieux publics, se donne plus de temps que les autres ! Aussi, les médecins ne doivent pas se précipiter vers les audits que proposent certaines URPS et surtout ne pas accepter tels quels les devis qui en découlent .... Les négociations continuent…afin de simplifier les démarches administratives de dérogations. Inutiles de se lancer dans des démarches complexes et coûteuses dès à présent.

Florence Lapica

 

Voir notre communiqué :  Accès des handicapés aux soins primaires : MG France propose des solutions

Politique de Santé


Les évidences inaperçues

« Il est de la nature de l’évidence qu’elle passe inaperçue ». Aussi est-il-bon parfois de rappeler les évidences et de les mettre en lumière. Le rôle des médecins généralistes dans la prise en charge des personnes âgées vient d’être souligné dans un rapport de la DREES. On y apprend que chaque médecin généraliste gère en moyenne 21 personnes âgées dépendantes, essentiellement à domicile, au travers des actes longs (25 mn) où l’information des aidants et la coordination des soignants occupe une place importante. C’est une évidence inaperçue. Il y en a d’autres…

La HAS insiste dans ses recommandations sur la place primordiale des médecins dans la prise en charge du tabagisme. Cette prise en charge s’inscrit dans une démarche globale avec un accompagnement psycho-social. Prise en charge que les généralistes réalisent quotidiennement dans leurs cabinets, tant pour les patients tabagiques que pour les patients alcooliques ou toxicomanes. Encore une évidence inaperçue pour la Direction Générale de la Santé (DGS).

En effet, pour la DGS les médecins généralistes seraient incapables d’assurer une prise en charge psychosociale. C’est le motif qui a été avancé pour demander qu’ils soient écartés de la prescription de Nalméfène. L’intervention de MG France a poussé la ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine, à prendre très clairement position à l’Assemblée Nationale sur ce sujet.


 

Une autre évidence inaperçue est celle de la prise en charge des BPCO à domicile par les généralistes. Tellement inaperçue que l’on nous interdit la prescription des aérosols de Bricanyl (coût hebdomadaire de 170 euros) nous obligeant à hospitaliser les patients (pour un coût moyen de 4000 euros !).

Une position que l’on retrouve pour l’utilisation du Rivotril dans certaines douleurs neuropathiques ou de l’acide hyaluronique dans l’arthrose, la liste n’est pas exhaustive et s’allonge régulièrement.

Comme la DREES l’a fait dans son rapport, rappelons aux politiques cette évidence : les généralistes sont en première ligne de l’offre de soins primaires, tant dans l’aigü que dans le chronique. Leur donner les moyens d’agir précocement, c’est améliorer l’état de santé de la population et faire des économies.

Par contre, il est des évidences qui sont aisément perceptibles : limiter les prescriptions ne limite pas le mésusage ! Restreindre les prescriptions ne diminue pas les prescriptions hors AMM. Restreindre les prescriptions limite une bonne prise en charge des malades.

Mais peut-être que le pouvoir et ses institutions sanitaires n’ont que faire de ces évidences ?

Jean-Christophe Calmes

Profession


Permanence des soins :

Un point d’histoire. En 2002 se déclenche un mouvement massif de grève de la Permanence de Soins Ambulatoires (PDSA). En 2009, les Agences régionales de santé sont créées, chargées, entre autres, d’organiser l’offre de soins. En 2014, face à l’augmentation des zones de tension sur la PDSA, la représentation nationale, réunie en commission, réfléchit aux solutions à adopter. Depuis 2002, plusieurs acquis ont été obtenus par vos syndicats, avec notamment l’indemnisation du médecin d’astreinte, la création des Maisons Médicales de Garde, le renforcement de la régulation médicale libérale.

Si les généralistes assurent 80%, voire plus, des urgences en France, le nombre de volontaires pour la PDSA diminue régulièrement. Cette baisse des effecteurs est multifactorielle :

  • absence de revalorisation de l’indemnité d’astreinte,
  • indemnités kilométriques depuis longtemps obsolètes,
  • baisse des actes de PDS du fait du détournement des patients vers les urgences hospitalières dans certaines régions, ou du contournement de la régulation par la population.


une concurrence malsaine

Par ailleurs, les déficits des établissements hospitaliers incitent ces derniers à accepter pour des raisons de rentabilité des flots de patients relevant spécifiquement de la médecine générale, entraînant ainsi un surcoût important pour l’Assurance-Maladie.

De la même façon, le SAMU de France, de crainte de voir la manne financière représentée par la régulation de la PDSA libérale, essaie par tous les moyens de mettre les organisations de PDSA libérales sous tutelle.

Ainsi, là où l’intérêt du pays et la santé de la population voudraient que naisse une synergie d’action, on assiste au spectacle désolant de la mise en place d’un système destiné à concurrencer de façon déloyale - et malheureusement inefficace comme le démontre l’actualité récente - la PDSA libérale.

Les solutions, adaptées à chaque territoire existent. Elles passent par la clarification de la place de chacun dans le système de soins, et encore une fois par la reconnaissance de la spécificité de notre spécialité et de nos compétences, notamment en matière de régulation. Ainsi, par exemple, la mise en place d’un numéro unique national d’appel pour la PDSA libérale serait un pas en avant important.

D’autres propositions émises par MG France sur ce sujet existent et peuvent être consultées.

http://www.generaliste-en-france.fr/.

Bernard Pledran

Métier


L’Avantage Social Vieillesse, c’est 40 % de notre retraite

L’ASV c’est pour nous médecins du secteur 1 la prise en charge par la Sécurité Sociale des deux tiers de nos cotisations retraites en échange de notre conventionnement. C’est un rendement exceptionnel qu’aucun financier ne pourra promettre. Pour vous en convaincre, regardez simplement sur votre relevé CARMF ce que vous rapportent les sommes versées dans le cadre de l’ASV en termes de revenus à la retraite, comparés au régime de base ou au régime complémentaire…

Ce système, très favorable, a failli disparaître. Victime d’une gestion clientéliste avec des primo-cotisants largement servis et l’absence de toute mesure de réajustement.

Victime de choix politiques qui préféreraient la capitalisation à la répartition, en acceptant de sacrifier 40% de la retraite des médecins secteur1.

Nous tenons à cette retraite. La réforme voulue par MG France avec une baisse modérée du point - et donc de la retraite – et une augmentation des cotisations - prise en charge aux 2/3 par l’Etat - a permis de sauver l’ASV.

Un point d’étape sera fait en 2015. Il appartiendra alors aux médecins de décider s’ils sont prêts à continuer dans cette voie ou à arrêter l’ASV. Ce qui signifierait la fin du conventionnement.

Florence Lapica

 

Site du mois

Pour avoir le calendrier vaccinal à jour !!

Différentes institutions ont réuni leurs efforts pour mettre à disposition des patients et des médecins un outil pratique qui permet de savoir immédiatement quelle(s) vaccination(s) il faut faire en fonction de l’âge. Un site simple et très pratique

 


OG Dépecé !

 

L’OGDPC (Organisme de gestion du DPC) se vante par la voix de sa présidente, Mme Weber, d’avoir réussi la transition de la FMC au DPC.

Sur le terrain, l’offre de «DPC aux îles » voire même  de «DPC au lit » fleurit à tous les coins de pages (publications papier ou internet). Ça fleure bon les congrès pseudo-scientifiques d’antan.

Dans le même temps, les formations sérieuses pour les généralistes, répondant vraiment à leurs attentes professionnelles, sont handicapées par cette concurrence clinquante, mais surtout discréditées par les inadmissibles retards de paiement des indemnités de perte d’activité.

Ceux qui avaient l’habitude de HUIT jours de vraie formation indemnisée n’en ont plus que quatre, indemnisés avec beaucoup de retard.

Ceux qui découvrent la formation arrivent dans un maquis aussi incompréhensible que la page « créer votre compte formation » sur le site de l’OGDPC !

Accepterons-nous longtemps ces dérives ?

Notre formation doit être sérieuse, validée (intérêt professionnel), conventionnelle (intérêt de santé publique), indépendante (intérêt éthique) de tout financement de l’industrie pharmaceutique, laquelle s’engouffre pourtant dans cette brèche ouverte par la gabegie de l’OGDPC.

Exigeons le retour d’une vraie formation médicale continue, indépendante, éthique, conventionnelle et indemnisée, huit jours par an, pour tous les MG !

JC Nogrette

 

Chiffre du mois

10 millions de Français concernés

1,8 millions d'actifs bénéficient d'une reconnaissance administrative de leur handicap en 2007, auxquels on peut ajouter « les personnes qui déclarent avoir un problème de santé depuis au moins six mois et rencontrer des difficultés importantes dans leur activité quotidienne ou avoir eu un accident du travail dans l'année ». Ce qui monte le chiffre à 9,6 millions de personnes.

 

Pratique


Retraits de médicaments :

Rofécoxib (Vioxx) ou Dompéridone (Motilium), benfluorex (Médiator) ou trimetazidine (dihydrochloride) (Vastarel), ces médicaments tristement célèbres ont été plus ou moins prescrits, plus ou moins suspects d’effets latéraux nocifs et retirés plus ou moins vite du circuit ! Mais au fait, pourquoi étaient-ils là ?

Pour l’intérêt des malades ou pour celui des firmes pharmaceutiques ? Les polémiques sanitaires sont devenues à la mode. Fait très encourageant, la presse interroge maintenant systématiquement le patron de la revue Prescrire, Bruno Toussaint, quand il y a un pépin avec un médicament.

Il est temps que la confiance revienne. Dans l’intérêt des malades qui ont besoin du meilleur compromis efficacité-sécurité pour leurs traitements. C’est déjà compliqué de devoir ingurgiter des substances mystérieuses, nous n’avons pas besoin de scandales !

Dans l’intérêt des médecins à qui on ne devrait plus jamais pouvoir « vendre » du benfluorex en dissimulant son extrême proximité chimique avec le dexfenfluramide. Etre médecin, ce n’est pas être chimiste.


pour quels intérêts ?

Dans l’intérêt de la société qui paie pour les médicaments et aussi pour « réparer » leurs dégâts éventuels…

Dans l’intérêt aussi de l’industrie pharmaceutique qui, à force de tricher sur la chimie, sur les études non publiées, sur les approvisionnements et les prix, est en train de se déconsidérer gravement, « pour une poignée de dollars » ! Sa réputation est au plus bas sur l’échelle des industries de santé analysée par les patients.

Demandons-nous, une fois encore, si l’industrie pharmaceutique n’est pas « un peu trop » impliquée dans les agences et autres comités en charge du médicament.

Et si nous réclamions une « Food and Drugs Administration » à la française ou à l’européenne, qui examine et qui tranche avec un maximum d’indépendance sur la commercialisation des médicaments et dispositifs médicaux ?

JC Nogrette



Pour donner encore plus de force et de moyens
à MG France, j'adhère.