n°17 - janvier 2014


Le C, c’est comme les allumettes.

Qui d’entre nous n’a pas déjà entendu cette phrase de la bouche d’un patient ? « Toujours à 23 euros docteur ? » C’est comme les allumettes (et nos retraites) : notre acte de base n’augmente pas souvent.

Pourtant, le  CS représente 90% de nos honoraires. Certes, nous avons perçu - en grande partie grâce au travail de vos représentants à MG France - des revenus supplémentaires cette année (Forfait médecin traitant, Majoration pour personne âgée, Rémunération sur objectifs de santé publique). Il n’en reste pas moins que notre acte clé, c’est le CS. Et ce dernier est bloqué depuis 2011, depuis longtemps ! Trop longtemps !

Quelques chiffres achèveront de vous convaincre :

En 1970, le SMIC horaire était à 0,52 euro, la consultation à 2,54 euros, soit 4,88 fois le SMIC.  En 2010 le rapport est de 2,59. C’est à dire 2 fois moins…

Et par rapport aux autres pays européens ?

Un récent rapport de l’OCDEexplique que la France est le pays (à part la Hongrie) où la rémunération des médecins a le moins augmentée entre 2005 et 2011. Ce qui, en termes de rémunération, nous place parmi les médecins les plus mal payés d’Europe ! Le même rapport souligne également que les pays où les médecins sont les plus mal payés sont aussi souvent ceux qui dépensent le plus pour leur santé, sans augmentation de la sécurité sanitaire.

Le CS n’a augmenté que d’un euro depuis 2007 ! La même réforme, qui nous a privés des forfaits médecin référent à 46 euros par malade et par an, nous prive de la possibilité de revaloriser notre lettre clé à 25 euros (application de la MPC interdite aux seuls généralistes grâce aux avenants signés par certains syndicats).  Il appartient aux syndicats signataires d’alors d’en tirer les conséquences et de revenir sur cette signature.

Par ailleurs, le médecin traitant étant le coordonateur des soins, l’utilisation de la MCG (majoration de coordination) devrait être élargie aux médecins adressant le patient munis de son courrier au spécialiste et pas seulement accessible aux correspondants recevant le patient .

Les généralistes attendent pour l’immédiat CS 23 +MPC 2 = 25 euros pour une consultation, et CS 23 +MPC 2 +MCG 3 = 28 euros pour une consultation avec coordination (lettre au spécialiste…). Ces réajustements traduiront une réelle volonté politique de placer la médecine générale au cœur du système de santé de demain.


Jean-Christophe Calmes
Généraliste à Frontignan (34)

 

 

Politique de Santé


Médecine générale en "mode

Début janvier, le président de MG France a présenté ses vœux à la presse, en soulignant une revendication principale pour ce début d'année : celle d’aller vers le « médecin traitant de l'enfant ». Ce ne serait que juste reconnaissance pour les milliers de médecins généralistes qui suivent les enfants de moins de 16 ans et attendent d’être rémunérés pour toutes leurs actes réalisés pour leurs petits patients (ouverture de dossier, suivi des vaccins, dépistage, éducation, prévention...).

Cette 1ère mesure phare n'est pas la seule défendue par MG France. Car le syndicat des généralistes demande désormais que toutes les visites soient tarifées à 56 euros (comme la VL), puisqu'il n'y a plus de visites de "confort". Ces visites à domicile sont d'ailleurs en diminution, selon des sources même de la CNAM, et leur revalorisation ne coûterait pas si cher à la sécu. Par ailleurs le MD et l'IK n'ont pas bougé depuis plus de 10 ans...


combat" pour un plan d’urgence

MG France demande également :

- une consultation longue dans la nomenclature des actes des généralistes. Cette dernière rémunérerait les actes pour lesquels un travail de synthèse est nécessaire (premier contact, addictions, pathologies chroniques notamment)

- une consultation de coordination à 28 euros, à chaque fois qu'un patient est orienté avec un courrier dans le parcours de soins

Au total, ce ne sont pas des demi-mesures qui sont défendues, mais bel et bien un plan d'urgence pour la médecine générale qu’attend MG France de ceux qui ont en charge la santé des Français.

Gilles Perrin
Généraliste à Grenoble (38)

Profession


Sortie d’hôpital des patients :

I have a dream ! Mme Dranplé va sortir de l’hôpital. J’ai été prévenu à temps par le service qui, à l’issue de son séjour, a choisi une heure qui me permet de me rendre à son domicile. L’infirmière et les services sociaux ont aussi été prévenus et l’organisation du retour se fait dans les meilleures conditions possibles. Comme elle a avec elle le courrier de sortie, j’ai le détail des examens réalisés, du diagnostic, du projet thérapeutique et du plan de soins à venir.

Retour à la réalité : je suis passé voir Mme Dranplé à l’hôpital. Mais on me dit qu’elle est rentrée chez elle vendredi après midi. Entre temps, j’ai reçu un coup de fil de sa fille qui vient d’apprendre la nouvelle : sa mère a passé le week-end seule à la maison, sans manger, sans aide, sans infirmière. Sans prendre ses médicaments : elle a bien une ordonnance, mais qui aurait pu la faire exécuter ? Bien sûr, je caricature. Quoique !


il y a d’autres urgences !

Le problème de la circulation de l’information entre professionnels de santé aurait dût être réglé grâce au merveilleux DMP. Mais manifestement, 500 millions d’euros n’ont pas suffit pour construire un outil simple, pratique et intelligent. Comme par exemple une messagerie sécurisée qui nous aurait permis de communiquer entre nous. Mais je m’égare.

Aujourd’hui, quand un patient rentre chez lui, l’outil dont j’ai vraiment besoin, c’est d’une lettre. Pas de littérature, tous les médecins n’ont pas le talent de Mme de Sévigné. Mais d’un simple document technique qui reprend les informations utiles à la prise en charge et au suivi du patient revenu chez lui après une hospitalisation : motif d’entrée, antécédents, quels ont été les principaux examens pratiqués et leur résultat, quels diagnostics sont posés ou envisagés, quel traitement, quel projet thérapeutique ? Et cette lettre, comme tous les médecins traitants, j’en ai besoin tout de suite.

Bernard Plédran
Généraliste à Bordeaux (33)

Métier


Il faut plus de lisibilité

2013 a vu l’arrivée de nouvelles rémunérations : ROSP, Forfait Médecin Traitant pour tous les patients de plus de 16 ans, Majoration Personnes Agées pour les plus de 85 ans. L’ensemble  a donné un coup de pouce certain à nos revenus de 2013.

Mais le versement de l’ensemble des forfaits manque cruellement de visibilité.

Les informations sont très inégales en fonction des CPAM : certaines adressent des récapitulatifs papiers de chaque forfait en fin d’année. D’autres en fin de trimestre, d’autres encore en fin de mois. Certaines caisses envoient même une somme globale à une société civile de moyens de médecins, sans même individualiser le paiement de chaque médecin !  Les représentants de MG France insistent à chaque tenue de commission paritaire locale (CPL) pour l’obtention de ces récapitulatifs.


sur les forfaits

Avec des paiements par trimestre, des dates de paiements très échelonnées en fonction des régimes, des paiements prévus en fin de trimestre qui arrivent  avec deux mois de retard, cette situation n’est plus acceptable à ce jour. On a pu trouver aux caisses l'excuse du démarrage du dispositif. Mais quand un contribuable ne paie pas ses impôts, il subit bien une  pénalité de retard ! De plus, les médecins ont de nombreuses obligations envers les caisses, des délais très courts pour répondre à leurs courriers.

Dans un respect mutuel, les caisses doivent fournir des garanties de paiement. Il est indispensable que les versements de chacun de ces forfaits deviennent lisibles. La caisse doit fournir une liste détaillée des patients concernés par le versement des forfaits dès le trimestre prochain.

Florence Lapica
Généraliste à Lyon (69)

 

Pratique


Élections à la CARMF, mode d’emploi

Le saviez-vous ? Le fonctionnement de la CARMF est démocratique. Tous les médecins élisent des délégués, par régions. Le mandat est de six ans. Les délégués élus élisent à leur tour un ou plusieurs administrateurs qui siègent à Paris au conseil d’administration de la CARMF.

Tous les trois ans, une partie des délégués (et donc des administrateurs correspondants) est donc renouvelée.

Vous avez donc le pouvoir ! Le pouvoir de ne pas mettre au « classement vertical » le courrier de la CARMF vous fournissant le matériel de vote et vous invitant à voter.

Vous avez ainsi le pouvoir de peser sur la politique de la CARMF.

À quoi cela sert-il ?

Avoir des délégués CARMF a permis par exemple à MG France de bien connaître les données chiffrées et de sauver l’ASV (contre l’avis du président de la CARMF) ! Ce n’est pas neutre.

Ceci pour ce qui concerne la politique nationale. Avoir des délégués CARMF en région, c’est aussi avoir un interlocuteur fiable pour répondre à toutes les questions concernant votre situation personnelle (maladie, retraite).

La CARMF représente la plus grosse part de votre maigre protection sociale.

Il faut donc s’en préoccuper.

Jean-Christophe Nogrette
Généraliste à Feytiat (87)

 


Cotation CCAM pour un strapping

Le strapping (ou contention souple dans le langage des caisses) est un acte habituellement réalisé par les médecins généralistes. Mais bien peu savent qu'il y a une cotation CCAM qui peut être intéressante, surtout quand on voit le patient en urgence (dans ce cas on peut rajouter le "modificateur M" = 26.88 euros). Voir la page CCAM pour le généraliste.

Et la cotation de ces strappings  va de 47 à 68 euros ! (avec le cumul du M) 
A ce prix, il devient même superflu de prescrire une boite de rechange ... que bien souvent le patient ne rapporte pas.

Gilles Perrin
Généraliste à Grenoble (38)

Site du jour
A l’heure où l’affaire Lambert relance les débats sur la fin de vie, les droits des patients et la place des médecins face à des demandes parfois contradictoires, rappelons l’existence du site de l’Union Nationale des Associations pour l’accompagnement et le développement des soins palliatifs (ASP). Une adresse qui peut être utile pour les familles de vos patients.

Chiffre du jour
En 2012, 11,5 millions de Français ont consommé au moins une fois une benzodiazépines (BZD). Les médecins libéraux, majoritairement les généralistes, sont à l’origine de 90 % des prescriptions, nous explique l’Agence nationale du médicament. On nous accuse sans cesse de prescrire trop et mal ! Ce qui est faux : en nombre de boites vendues, nos prescriptions de benzodiazepines baissent. Et cela malgré les difficultés sociales croissantes de la population.

 

 



Pour donner encore plus de force et de moyens
à MG France, j'adhère.