Le C, c’est comme les allumettes.
Qui
d’entre nous n’a pas déjà entendu cette phrase de la bouche d’un
patient ? « Toujours à 23 euros docteur ? » C’est
comme les allumettes (et nos retraites) : notre acte de base
n’augmente pas souvent.
Pourtant,
le CS représente 90% de nos honoraires. Certes, nous avons perçu -
en grande partie grâce au travail de vos représentants à MG France -
des revenus supplémentaires cette année (Forfait médecin traitant,
Majoration pour personne âgée, Rémunération sur objectifs de santé
publique). Il n’en reste pas moins que notre acte clé, c’est le CS. Et
ce dernier est bloqué depuis 2011, depuis longtemps ! Trop
longtemps !
Quelques chiffres achèveront de vous convaincre :
En
1970, le SMIC horaire était à 0,52 euro, la consultation à 2,54 euros,
soit 4,88 fois le SMIC. En 2010 le rapport est de 2,59. C’est à
dire 2 fois moins…
Et par rapport aux autres pays européens ?
Un récent rapport de l’OCDEexplique
que la France est le pays (à part la Hongrie) où la rémunération des
médecins a le moins augmentée entre 2005 et 2011. Ce qui, en termes
de rémunération, nous place parmi les médecins les plus mal payés
d’Europe ! Le même rapport souligne également que les pays où les
médecins sont les plus mal payés sont aussi souvent ceux qui dépensent
le plus pour leur santé, sans augmentation de la sécurité sanitaire.
Le
CS n’a augmenté que d’un euro depuis 2007 ! La même réforme, qui
nous a privés des forfaits médecin référent à 46 euros par malade et par
an, nous prive de la possibilité de revaloriser notre lettre clé à 25
euros (application de la MPC interdite aux seuls généralistes grâce aux
avenants signés par certains syndicats). Il appartient aux
syndicats signataires d’alors d’en tirer les conséquences et de revenir
sur cette signature.
Par
ailleurs, le médecin traitant étant le coordonateur des soins,
l’utilisation de la MCG (majoration de coordination) devrait être
élargie aux médecins adressant le patient munis de son courrier au
spécialiste et pas seulement accessible aux correspondants recevant le
patient .
Les
généralistes attendent pour l’immédiat CS 23 +MPC 2 = 25 euros pour une
consultation, et CS 23 +MPC 2 +MCG 3 = 28 euros pour une consultation
avec coordination (lettre au spécialiste…). Ces réajustements traduiront
une réelle volonté politique de placer la médecine générale au cœur du
système de santé de demain.
Jean-Christophe Calmes Généraliste à Frontignan (34)
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Politique de Santé
Médecine générale en "mode
Début
janvier, le président de MG France a présenté ses vœux à la presse, en
soulignant une revendication principale pour ce début d'année : celle
d’aller vers le « médecin traitant de l'enfant ». Ce ne serait
que juste reconnaissance pour les milliers de médecins généralistes qui
suivent les enfants de moins de 16 ans et attendent d’être rémunérés
pour toutes leurs actes réalisés pour leurs petits patients (ouverture
de dossier, suivi des vaccins, dépistage, éducation, prévention...).
Cette
1ère mesure phare n'est pas la seule défendue par MG France. Car le
syndicat des généralistes demande désormais que toutes les visites
soient tarifées à 56 euros (comme la VL), puisqu'il n'y a plus de
visites de "confort". Ces visites à domicile sont d'ailleurs en
diminution, selon des sources même de la CNAM, et leur revalorisation ne
coûterait pas si cher à la sécu. Par ailleurs le MD et l'IK n'ont pas
bougé depuis plus de 10 ans...
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combat" pour un plan d’urgence
MG France demande également :
- une
consultation longue dans la nomenclature des actes des généralistes.
Cette dernière rémunérerait les actes pour lesquels un travail de
synthèse est nécessaire (premier contact, addictions, pathologies
chroniques notamment)
- une
consultation de coordination à 28 euros, à chaque fois qu'un patient est
orienté avec un courrier dans le parcours de soins
Au
total, ce ne sont pas des demi-mesures qui sont défendues, mais bel et
bien un plan d'urgence pour la médecine générale qu’attend MG France de
ceux qui ont en charge la santé des Français.
Gilles Perrin Généraliste à Grenoble (38)
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Profession
Sortie d’hôpital des patients :
I
have a dream ! Mme Dranplé va sortir de l’hôpital. J’ai été prévenu à
temps par le service qui, à l’issue de son séjour, a choisi une heure
qui me permet de me rendre à son domicile. L’infirmière et les services
sociaux ont aussi été prévenus et l’organisation du retour se fait dans
les meilleures conditions possibles. Comme elle a avec elle le courrier
de sortie, j’ai le détail des examens réalisés, du diagnostic, du projet
thérapeutique et du plan de soins à venir.
Retour à
la réalité : je suis passé voir Mme Dranplé à l’hôpital. Mais on
me dit qu’elle est rentrée chez elle vendredi après midi. Entre temps,
j’ai reçu un coup de fil de sa fille qui vient d’apprendre la
nouvelle : sa mère a passé le week-end seule à la maison, sans
manger, sans aide, sans infirmière. Sans prendre ses médicaments :
elle a bien une ordonnance, mais qui aurait pu la faire exécuter ?
Bien sûr, je caricature. Quoique !
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il y a d’autres urgences !
Le
problème de la circulation de l’information entre professionnels de
santé aurait dût être réglé grâce au merveilleux DMP. Mais
manifestement, 500 millions d’euros n’ont pas suffit pour construire un
outil simple, pratique et intelligent. Comme par exemple une messagerie
sécurisée qui nous aurait permis de communiquer entre nous. Mais je
m’égare.
Aujourd’hui,
quand un patient rentre chez lui, l’outil dont j’ai vraiment besoin,
c’est d’une lettre. Pas de littérature, tous les médecins n’ont pas le
talent de Mme de Sévigné. Mais d’un simple document technique qui
reprend les informations utiles à la prise en charge et au suivi du
patient revenu chez lui après une hospitalisation : motif d’entrée,
antécédents, quels ont été les principaux examens pratiqués et leur
résultat, quels diagnostics sont posés ou envisagés, quel traitement,
quel projet thérapeutique ? Et cette lettre, comme tous les
médecins traitants, j’en ai besoin tout de suite.
Bernard Plédran Généraliste à Bordeaux (33)
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Métier
Il faut plus de lisibilité
2013 a vu l’arrivée de nouvelles rémunérations : ROSP,
Forfait Médecin Traitant pour tous les patients de plus de 16 ans,
Majoration Personnes Agées pour les plus de 85 ans. L’ensemble a
donné un coup de pouce certain à nos revenus de 2013.
Mais le versement de l’ensemble des forfaits manque cruellement de visibilité.
Les
informations sont très inégales en fonction des CPAM : certaines
adressent des récapitulatifs papiers de chaque forfait en fin d’année.
D’autres en fin de trimestre, d’autres encore en fin de mois. Certaines
caisses envoient même une somme globale à une société civile de moyens
de médecins, sans même individualiser le paiement de chaque
médecin ! Les représentants de MG France insistent à chaque
tenue de commission paritaire locale (CPL) pour l’obtention de ces
récapitulatifs.
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sur les forfaits
Avec
des paiements par trimestre, des dates de paiements très échelonnées en
fonction des régimes, des paiements prévus en fin de trimestre qui
arrivent avec deux mois de retard, cette situation n’est plus
acceptable à ce jour. On a pu trouver aux caisses l'excuse du démarrage
du dispositif. Mais quand un contribuable ne paie pas ses impôts, il
subit bien une pénalité de retard ! De plus, les médecins ont
de nombreuses obligations envers les caisses, des délais très courts
pour répondre à leurs courriers.
Dans un
respect mutuel, les caisses doivent fournir des garanties de paiement.
Il est indispensable que les versements de chacun de ces forfaits
deviennent lisibles. La caisse doit fournir une liste détaillée des
patients concernés par le versement des forfaits dès le trimestre
prochain.
Florence Lapica Généraliste à Lyon (69)
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Pratique
Élections à la CARMF, mode d’emploi
Le
saviez-vous ? Le fonctionnement de la CARMF est démocratique. Tous les
médecins élisent des délégués, par régions. Le mandat est de six ans.
Les délégués élus élisent à leur tour un ou plusieurs administrateurs
qui siègent à Paris au conseil d’administration de la CARMF.
Tous les trois ans, une partie des délégués (et donc des administrateurs correspondants) est donc renouvelée.
Vous avez donc
le pouvoir ! Le pouvoir de ne pas mettre au « classement
vertical » le courrier de la CARMF vous fournissant le matériel de
vote et vous invitant à voter.
Vous avez ainsi le pouvoir de peser sur la politique de la CARMF.
À quoi cela sert-il ?
Avoir des
délégués CARMF a permis par exemple à MG France de bien connaître les
données chiffrées et de sauver l’ASV (contre l’avis du président de la
CARMF) ! Ce n’est pas neutre.
Ceci pour ce
qui concerne la politique nationale. Avoir des délégués CARMF en région,
c’est aussi avoir un interlocuteur fiable pour répondre à toutes les
questions concernant votre situation personnelle (maladie, retraite).
La CARMF représente la plus grosse part de votre maigre protection sociale.
Il faut donc s’en préoccuper.
Jean-Christophe Nogrette Généraliste à Feytiat (87)
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Cotation CCAM pour un strapping
Le
strapping (ou contention souple dans le langage des caisses) est un
acte habituellement réalisé par les médecins généralistes. Mais bien peu
savent qu'il y a une cotation CCAM qui peut être intéressante, surtout
quand on voit le patient en urgence (dans ce cas on peut rajouter le
"modificateur M" = 26.88 euros). Voir la page CCAM pour le généraliste.
Et la cotation de ces strappings va de 47 à 68 euros ! (avec le cumul du M) A ce prix, il devient même superflu de prescrire une boite de rechange ... que bien souvent le patient ne rapporte pas.
Gilles Perrin Généraliste à Grenoble (38)
Site du jour A
l’heure où l’affaire Lambert relance les débats sur la fin de vie, les
droits des patients et la place des médecins face à des demandes parfois
contradictoires, rappelons l’existence du site de l’Union Nationale des Associations pour l’accompagnement et le développement des soins palliatifs (ASP). Une adresse qui peut être utile pour les familles de vos patients.
Chiffre du jour
En 2012, 11,5 millions de Français ont consommé au moins une fois une
benzodiazépines (BZD). Les médecins libéraux, majoritairement les
généralistes, sont à l’origine de 90 % des prescriptions, nous explique
l’Agence nationale du médicament. On nous accuse sans cesse de prescrire
trop et mal ! Ce qui est faux : en nombre de boites vendues, nos prescriptions de benzodiazepines baissent. Et cela malgré les difficultés sociales croissantes de la population.
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